On en entend parler depuis quelques semaines, le court métrage de Disney « Reflet » est sorti sur Disney+ et fait parler de lui. Ce court métrage parle du body positive et de l’acceptation de soi. Un beau message qui a le mérite de paraitre sur un média tout public et qui j’en suis sûre à le potentiel d’influencer positivement tous ceux.celles qui le regarderont. MAIS, car il y a un mais, personnellement, je suis mitigée sur Reflet et je te dis pourquoi dans ce billet d’humeur.
Tu le sais, je suis une rouspéteuse née 😂 et l’avis que je te livre ici n’engage que moi évidemment.
« Reflet », ça parle de quoi ?
Bianca fait de la danse classique. On sait tous que ce sport est réservé en principe à des danseuses avec une morphologie fine et élancée, un cocktail censé représenter l’élégance de la danse classique.
Hors, Bianca est en surpoids, et donc ne ressemble pas aux autres petites filles de son cours. Elle le sait, elle le voit, elle SE voit dans le miroir, différente des autres avec son gros ventre. Elle n’aime pas regarder son reflet, mais elle ne peut pas y échapper, c’est elle. Et pourtant, elle doit se regarder tout le temps pour évoluer en danse, dans sa passion. C’est pourquoi, un jour, elle décide de surmonter la peur de son reflet en brisant les miroirs de sa projection mentale et ainsi s’accepter telle qu’elle est.
Il faut parfois passer par les ténèbres pour atteindre la lumière et la lumière n’en est que plus belle. Hilary Bradfield
Pourquoi on parle de dysmorphie corporelle ?
Franchement aucune idée, tous les médias online ont parlé de dysmorphie dans leurs articles. À mon avis c’était noté dans une communiquée de presse que tous les moutons ont repris.
Hors s’ils avaient regardé la vidéo sur Disney+, ils auraient vu qu’on ne parle jamais d dysmorphie, mais plutôt de body positive et d’acceptation de toi. En soit un message extrêmement simple, facile à comprendre et positif. Dans lequel chacun.e peut se retrouver. Car oui, qu’on soit grosse ou pas, on a tout.se été compléxé.e à un moment donné dans notre vie.
Dysmorphie corporelle qu’est-ce que c’est ?
La notion de dysmorphie corporelle est cependant importante à préciser, surtout, car les médias l’emploient dans le cas de Reflet. La définition du Larousse est claire, la dysmorphie est » Une anomalie de la forme d’une partie du corps. », et c’est tout. Là où ça devient maladif, sous la forme d’un TOC voir un trouble psychiatrique, c’est quand un complexe devient une obsession et crée un malaise difficile à gérer. Générateur d’angoisses, de rejet de soi, de difficulté sociétale. En gros, quelqu’un qui souffre de dysmorphie corporelle à une obsession pour un défaut physique (imaginaire ou exagéré) qui lui gâche la vie.
Dans le ça de reflet, on ne parle pas d’un toc, on ne parle pas d’une obsession, autant la réalisatrice que le film ne justifie un cas de dysmorphie corporelle.
En savoir plus sur la dysmorphie sur top santé
Pourquoi une héroïne grosse ?
La dysmorphie ne touche pas que les grosses, bien au contraire, elle est commune à tous et toutes. D’ailleurs, la réalisatrice du film est une personne normée, ni grosse ni mince, une personne comme tout le monde qui a utilisé sa propre expérience pour créer cette histoire. Peut-être était-elle grosse étant petite, d’où le fait que son histoire l’a inspirée.
Mais clairement la dysmorphie toute tout le monde et pas uniquement les grosses et j’insiste bien : dans ce film on parle de body positive et d’acceptation de soi et non de dysmorphie.
Pour moi, avoir utilisé une grosse héroïne, est propre à l’expérience de la réalisatrice, mais le bopo et la confiance en soi sont des thématiques qui touchent tout le monde ! Vraiment tout le monde. Le bopo est d’ailleurs un concept important dans l’inclusion et la diversité des corps. Utiliser une grosse héroïne, pourquoi pas, et tant mieux, mais la thématique est bien plus large que la fatacceptance.
Court métrage, plus court que court !
La vidéo dure 6:10 minutes au total dont 1:15 de présentation de la réalisatrice et seulement 2:10 de film, la fin du temps étant réservé au générique du film…
Première partie, la réalisatrice Hilary Bradfield nous explique le comment du pourquoi de la création du film.
Elle voulait un film inspiré de son expérience sur le thème du body positive et de l’acceptation de soi.
Le film est méga court, pourquoi ? Pourquoi ne pas avoir donné une place plus grande à une grosse héroïne dans un film plus long, un film normal. Oui chez Disney les grosses sont souvent les méchantes. Il suffit de regardé la rein de coeur dans Alice au pays des merveilles ou Ursula dans Ariel. Eh bien justement, on veut une héroïne positive dans un film grand public, une jeune femme qui ressemblera à beaucoup d’autres. À beaucoup de femmes et petites filles qu’on croise chaque jour dans la rue. Et ce dans un temps d’écran responsable, avec une exposition médiatique mémorable. Une role-model représentante de la diversité qui influera les petites filles sur l’acceptation d’elles-mêmes.
Mais je sais que ce que je demande est utopiste. Il n’y a qu’a voir le bon film RED, traitant d’une thématique peu habituelle et qui n’a été diffusé que sur Disney et qui du coup a bien vite sombré dans l’oubli. Je te laisse aller le voir pour te faire une idée.
J’espère que ce film permettra aux gens de porter un regard plus bienveillant sur eux même, sur leur apparence et à accepter les défis de la vie. Hilary Bradfield
Positif pour les grosses ?
J’ai vu Bianca cataloguée de « nouvelle princesse Disney ». Non, elle ne l’est pas et c’est dommage. Elle l’aurait été si elle avait été l’héroïne, le personnage principale d’un film, un long film et non un court métrage qui dure 3 secondes. À quand justement une princesse Disney rondouillarde comme beaucoup de petites filles. Quand est-ce que des corps non normés seront représentés dans ce genre de film tout public.
Le court métrage Reflet est-il positif pour les grosses ?
Oui, il l’est dans un sens, car on en entend beaucoup parler depuis 1 semaine. Mais tout comme d’autres, la news tombera vite dans les tréfonds de l’internet et plus personne n’y pensera d’ici même pas 1 mois.
Oui, parce qu’une héroïne grosse, on n’en voit que rarement, pour pas dire jamais.
Non, car le film est trop court, pas assez mi en avant. C’est juste un petit film sur disney+
Héroine « plus size », non elle est grosse
Avez-vous remarqué que dans les médias, tous les articles écrits ou la quasi-majorité, parlent d’ « héroïne plus- size », pas de curvy, pas de ronde, pas de grosse, mais de « plus size ». Hors plus-size est un terme anglais certes souvent utilisé en mode, mais pourquoi caractériser une personne de plus size au lieu d’utiliser un mot français. Appelons un chat un chat, l’héroïne est grosse, GROSSE. Ou éventuellement en surpoids, ou ronde.
Le terme plus size ne serait-il pas utilisé dans ce cas pour masquer que la gamine est tout simplement grosse ? Pour ne pas choquer ? Pour ne fexer ?
Peu de gens utilisent « plus size », même en mode, hormis les spécialistes du sujet tel que nous les grosses blogueuses/influenceuses , on utilise les termes de « mode grande taille ». Plus size, beaucoup n’assimilent pas en fait. Tout comme mid-size d’ailleurs.
Le monde change Disney aussi
Bianca n’est certes pas une princesse Disney, mais elle est une héroïne peu commune. Peu commune, car les personnes en surpoids sont peu représentées dans les arts et médias actuellement, tout comme d’autres. Du coup dès qu’une héroïne sort du lot, on en parle, on exagère le trait, on glorifie, alors que bien souvent bah, c’est juste normal de voir des personnes différentes dans les médias du moins ça devrait l’être si elles etaient correctement représentée. Ces personnes, les grosses personnes notamment, sont dans notre vie quotidienne. Quelle que soit leur couleur de peau, leur physique, leur style, leur handicape, leur morphologie etc le monde est fait de diversité, cette diversité n’existe pas en toute égalité dans les médias.
Donc oui, utiliser une héroïne grosse dans un court, c’est un bon pas, mais c’est loin, très loin de suffire quand on sait que la majorité des femmes font un 42 et plus dans nos contrées et que cette moyenne de taille est encore plus haute dans les pays outre atlantique et notamment aux USa d’ou vient Mickey.
Où sont les vraies héroïnes qui représente la diversité ? Et je ne parle pas de grosse, mais bien de tous les physiques et ethnies.
Heureusement, les temps changent, les mentalités aussi. Les références évoluent. Disney y voit probablement un créneaux à prendre et mise sur la diversité dans ses productions et c’est tant mieux.
Mais bordel donnez-nous une vraie grosse héroïne Disney dans un film et non un court de 1 minute, on mérite mieux que ca !
Une héroine moderne ?
Et pour finir, dans la thématique danse, je ne pouvais passer à coté de la fabuleuse qu’on voit beaucoup sur internet et qui est la reine de la danse en surpoids.
C’est une role model des temps modernes, si tu ne la connais pas je te laisse découvrir Lizzy
@lizzy_dances this song is growing on me
♬ Unholy – Sam Smith & Kim Petras